dimanche, 27 novembre 2011
Enquête publique en décembre et janvier pour s’assurer la maîtrise foncière des terrains de la pointe de la presqu’île…
On a appris, par une annonce parue dans Liberté (du jeudi 17 novembre), que M. le Préfet du Calvados nous a réservé une petite surprise pour la période des fêtes de fin d’année.
La lettre au Père Noël de Xavier LE COUTOUR
Lors d’un conseil municipal tenu le 28 mars 2011, M. Xavier LE COUTOUR, adjoint au maire, avait expliqué à ses collègues que pour mener à bien la réalisation, à la pointe de la Presqu'île, d’un Tribunal et de la BMVR (Bibliothèque Multimédia à Vocation Régionale) qui nous est promise pour le printemps 2015, il fallait arrêter de baratiner, et passer enfin aux choses sérieuses. Car pour construire, bien entendu, il ne suffit pas de brasser du vent, d’avoir des projets visionnaires à long terme (les tiroirs du bas en sont pleins); non, il faut aussi s’assurer la maîtrise foncière des terrains nécessaires aux opérations projetées…
Notre grand homme a donc obtenu (à l'unanimité) de ses collègues du conseil municipal qu’ils votent la délibération n° 10, par laquelle ils demandaient poliment à Monsieur le Préfet que l'opération d'aménagement soit déclarée d'utilité publique, qu’il ordonne en conséquence l'ouverture d'une enquête publique, préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP), et d'une enquête parcellaire conjointe.
Huit mois plus tard, c’était chose faite, comme disait l’archiduchesse. Car, comme je vous l’expliquerai peut-être un de ces jours, le montage d’un dossier de ce type demande tout de même quelques travaux préparatoires, et la consultation de divers services.
Enquête publique en décembre et janvier
C’est donc du 5 décembre 2011 au 12 janvier 2012 qu’aura lieu cette enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP), et l’enquête parcellaire conjointe pour la maîtrise foncière des parcelles nécessaires à la réalisation de l'opération d'aménagement du secteur de la Pointe Presqu'ile (BMVR et Tribunal).
S’agissant du Tribunal à construire, l’utilité publique ne fait pas de doute. Il est urgent de disposer de locaux décents, dans lesquels on puisse juger sereinement des outrages au drapeau, des vols de mobylette, et autres délits, sans que les plafonds ne menacent de s’écrouler, indistinctement, sur les justiciables et leurs juges. Mais que fera-t-on du Palais Fontette, après deux siècles de bons et loyaux services ? Que peut-on faire d’un Palais de Justice, aussi manifestement monumental et impropre à tout autre usage, sinon le rendre après de coûteux travaux à sa fonction initiale ?
La Bibliothèque Multimédia à Vocation Régionale, grand projet d’un maire soucieux de laisser sa marque à Landerneau, ne saurait elle non plus se voir refuser le sésame de l’utilité publique.
Urbanisme, des règles taillées sur mesures
Où est donc le problème ? Pas dans les textes régissant l’urbanisation de ce secteur, puisque, « sans attendre l’achèvement du Plan Local d’Urbanisme » (le PLU, cette arlésienne à la mode de Caen), Philippe DURON et Xavier LE COUTOUR avaient pris soin de faire approuver par leurs collègues, le 14 décembre 2009, une révision simplifiée n° 2 du Plan d’Occupation des Sols communal, pour permettre justement le zonage de ces terrains en NAc (un secteur créé tout exprès en son temps pour la réalisation de la Salle des Musiques Actuelles alias le Cargö, et l’ESAM alias l’école des Beaux Arts).
Révision Simplifiée n° 2 14-12-2009 Note de présentation Presqu'île.pdf
Le patchwork continuait, et le projet d’ensemble était encore une fois renvoyé à plus tard, avec un premier point d’étape début 2015…
http://www.lemoniteur.fr/133-amenagement/article/actualite/844925-caen-donne-le-top-depart-de-sa-deuxieme-reconstruction
Mais, s’agissant des règles d’urbanisme, tout est fin prêt depuis 2 ans pour la BMVR et le Tribunal.
Le prix à payer
On sait par ailleurs quelles sont les parcelles nécessaires à la réalisation de ces projets (et d’une Grande Pelouse, avec majuscules bien entendu). Ce sont les parcelles LZ 24, 26, 27, 29 et 18 et 21 pour partie. Il est exclu qu’on ne sache pas avec précision quels en sont les propriétaires.
Mais, comme l’indique, sans modification depuis deux siècles, l’article 545 du Code civil : « Nul ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n'est pour cause d'utilité publique, et moyennant une juste et préalable indemnité ».
La Ville de Caen, et le Ministère de la Justice, n’auraient-ils donc pas su se montrer suffisamment généreux pour obtenir du ou des propriétaires qu’ils cèdent à l’amiable leurs terrains ? Tient-on absolument à voir le prix fixé par le juge de l’expropriation, quitte à devoir s’engager dans des procédures dont la Ville ne sort pas toujours à son avantage, et dans les délais prévus. Un précédent sur la ZAC Gardin pourrait faire réfléchir les partisans de la chicane à outrance. La Ville y a naguère payé le prix fort un terrain édifié de quelques garages pourris. Les propriétaires étaient, il est vrai, de bons bourgeois de Caen…
20:08 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : presqu’île portuaire de caen, xavier le coutour, tribunal et bmvr, bibliothèque multimédia à vocation régionale, enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique, enquête parcellaire, palais fontette, philippe duron, cargö, esam, article 545 du code civil
dimanche, 18 septembre 2011
Xavier LE COUTOUR bricole une énième fois le plan d’occupation des sols…
Pour vivre heureux,
vivons cachés…
On a pu s’en rendre compte depuis trois bonnes années, le prétendu socialisme (ou radical-socialisme) municipal caennais a pour ingrédients de base le secret et le coup-fourré. Sans même parler de l’autoritarisme du calife, de la haute opinion qu’il a de sa petite personne, comme de l’indéniable pertinence de ses ukases. Nouvelle illustration avec une modification n° 4 du plan d’occupation des sols municipal.
C’est par hasard que j’ai appris l’existence de ce projet, en lisant en diagonale les annonces judiciaires et légales de l’hebdo Liberté Le Bonhomme Libre, en date du jeudi 25 août (voir copie ci-dessous). On y annonçait donc la tenue d’une enquête publique sur ce projet, du 12 septembre au 14 octobre, salle du scriptorium, au rez-de-chaussée de la mairie. Sans dire de quoi il était question concrètement, ce qui n’est pas anormal pour ce type d’annonce (mais il n’est bien sûr pas interdit d’améliorer le menu, quand on a le souci d’informer…).
Conseiller municipal de base désabusé…
Alors j’ai à l’époque vainement cherché dans la gazette municipale officielle, puis sur le site internet de la mairie. Rien sur le sujet. En désespoir de cause, j’ai consulté le trombinoscope du conseil municipal pour voir à quel élu de la majorité je pouvais m’adresser, sans craindre d’être éconduit (les anciens amis apprécient peu la moindre critique, et il est bien entendu inutile d’appeler la direction de l’urbanisme !). J’ai trouvé le conseiller municipal de base qui a accepté de me répondre, me confirmant qu’il ignorait tout de cette nouvelle modification du POS, et me brossant un tableau assez désolant de la démocratie interne au sein de l’équipe municipale. Il ne bénéficierait que d’une information minimale (celle-ci étant de fait réservée aux maires-adjoints), et l’on n’attendrait manifestement de lui que son vote, pour faire nombre…
Un site internet décoratif…
Absent de Caen une quinzaine de jours, ce n’est qu’hier (le samedi 17 septembre) que j’ai pu rapidement (c’est court une matinée) prendre connaissance du dossier, après avoir vérifié que le site internet de la mairie, enfin mis à jour a minima, n’en disait pas plus que l’annonce de Liberté…
A quoi ça sert, un site internet, si on n’y trouve pas une information un peu conséquente ? Il était pourtant facile de mettre en ligne le dossier complet de l’enquête, au lieu du texte du seul arrêté municipal du 18 août 2011, signé de l’adjoint Xavier LE COUTOUR, en lieu et place de Philippe DURON, sans doute empêché par quelque impérieuse obligation, comme des vacances au soleil une fois bouclé l’épisode publicitaire du départ de la course du Figaro…
De là à penser que ce qu’on ne nous dit pas, c’est ce qu’on nous cache…
Modification n° 4 du POS, demandez le programme !
N’écoutant que mon bon cœur, je suis donc maintenant en mesure de pallier les carences de la désinformation municipale officielle, et de vous faire connaître de quoi il retourne avec cette modification n° 4 du plan d’occupation des sols. Demandez le programme…
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Douze modifications, d’intérêt inégal…
On peut d’emblée écarter la seconde modification (suppression d’un emplacement réservé, qui n’a servi à rien, ne sert plus à rien, et ne servira jamais à rien, boulevard de la Charité à la Guérinière). Ouais, mais y avait-il urgence ? Ne pouvait-on attendre le grand ménage du PLU, si long à mettre en place qu’il ne servira bientôt plus à rien lui non plus. Ou cela sert-il seulement à faire paraître les autres modifications qui nous sont proposées pour plus anodines qu’elles ne le sont ? Le secret de fabrication d’une bonne pilule, dorée ou non : le principe amer bien camouflé au centre, sous une grosse couche de sucre parfaitement inoffensif…
La cinquième modification (création d’un emplacement réservé et emprise de voirie à créer, sur le site de l’ancienne caserne de gendarmerie Le Flem, à la Grâce de Dieu) n’est pas non plus de nature à susciter de ma part une curiosité trop soutenue. Ces terrains sont bien évidemment à vendre, et leur réintégration dans le tissu urbain environnant passe certainement par leur acquisition par la ville, dans le cadre d’une opération de type ZAC, ou autre. Il nous suffira que, le moment venu, ils ne soient pas bradés aux intérêts privés, selon les principes bien connus de la socialisation des frais (d’acquisition, d’aménagement) et de la privatisation concomitante des bénéfices… Mais, encore une fois, le PLU (seul document digne de cadrer cette opération), c’est pour les calendes grecques ?
Je ne m’étendrai pas non plus sur la création d’un secteur UDa au Chemin Vert (Centre commercial Molière, îlot du Collège Jacquard: septième modification), ni sur les créations d’emplacements réservés de la huitième modification (secteur Clémenceau – Clos Joli – CHR). On y rappelle justement que l’aménagement de cette zone (après destruction, programmée dix ans auparavant par Caen-Habitat, d’une cité-jardin pas plus indigne que la Cité des Rosiers) a été prévu par la révision simplifiée n° 2 du POS, décidée en 2009. Du boulot bâclé dans la hâte, puisqu’il faut y revenir bien peu de temps plus tard… Avec cette précision d’un « léger décalage » aux documents graphiques qu’il convient de rectifier. Sait-on seulement tenir un crayon correctement dans les services travaillant pour Xavier LE COUTOUR, notre nouvel Haussmann ?
Même valse-hésitation au Calvaire St Pierre (sixième modification, réduction de l’emplacement réservé n° 83), remettant l’immeuble à reconstruire à l’angle Horatio Smith – Jules Verne à portée de caténaire, et de TVR bringuebalant, par suppression d’une contre-allée et d’un trottoir élargi, sagement envisagés en 2003…
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Peut intéresser Guérinois et Guérinoises…
J’ai lu quelque part que des Guérinois, et parmi eux des commerçants de la Place de la Liberté, s’étaient émus des projets grandioses de nos élus pour leur quartier. S’ils ont un peu de suite dans les idées, ils auront peut-être à cœur, sans attendre que le ciel leur tombe sur la tête (ce qui ne devrait pas arriver avant longtemps, compte tenu de ce qu’on sait du financement du logement social, et des projets tous azimuts de Caen-Habitat), d’aller voir ce qui pourrait les attendre: première modification, extension du secteur UDa et modification de l’article UD10…
Précisons que les articles 10 des POS et autres PLU fixent les règles en matière de hauteur des constructions. Seraient ici autorisés, par exception, 7 niveaux (R + 6) au lieu de 6…
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Autres modifications pouvant intéresser Guérinois et Guérinoises d’autre secteurs: la troisième (création d’un secteur UBk, sur une moitié du terrain des gens du voyage, boulevard Poincaré), et la quatrième (secteur UBi, ancien collège Guillaume de Normandie). On y rebricole les articles 7 et 10, sur un secteur pourtant de création très récente (révision simplifiée n° 2 du POS, décidée en 2009), et on y découvre aussi une prétendue « erreur matérielle » commise alors dans les documents graphiques soumis aux Caennais, laquelle interdit de construire là où on le souhaiterait aujourd’hui… Les illusionnistes au service de MM. LE COUTOUR et DURON n’auraient-ils pas plutôt trouvé là une excuse commode pour leur capricieuse et incertaine gestion de l’urbanisme dans notre bonne ville ?
Montalivet et les Rives de l’Orne…
L’aménagement des Rives de l’Orne, au profit de M. BANSAY (Apsys) et consorts, crée décidément bien des soucis à nos élus, qui ne savent plus comment rendre service et réparer leurs bourdes, après tant de bricolages concernant ce secteur (précisions à chercher dans les notes publiées sur ce blog depuis 2008).
Voilà qu’ils s’aperçoivent aujourd’hui (neuvième modification) que leur règlement d’urbanisme (qui leur est sans doute devenu illisible pour eux-mêmes après tant de tripatouillages) obligeait les commerçants qui s’installeraient en secteur UAe (Montalivet) à réaliser en sous-sol les zones de stationnement de leurs clients… Qu’à cela ne tienne, on modifie l’article UA12.6. Vous déjeunerez au menu ou à la carte ?
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Le meilleur pour la fin…
J’ai gardé le meilleur pour la fin. Et, pour ménager le suspens, je vais vous laisser extraire vous-mêmes la substantifique moelle des dixième, onzième et douzième modifications, non sans vous proposer un exercice pratique pour la prochaine fois.
S’agissant des dixième et onzième modifications (emprises de voirie à créer), il ne me semble pas inutile de chercher à savoir qui est (ou qui sont) le ou les propriétaires des terrains situés de part et/ou d’autre de ces voies à ouvrir, la première dans le prolongement de la rue Alphonse et Léonard Gille (depuis bien longtemps en impasse par les deux bouts), et la seconde entre la rue de Lion sur Mer (terrains et bâtiment de la Caisse d’Epargne) et la rue de la Délivrande via le parking du Château d’eau.
Une rue, c’est fait pour circuler commodément, à pied, à cheval ou en voiture. Or on notera le curieux tracé retenu pour cette dernière rue, aux angles multiples, en forme de M très évasé… On notera aussi que le parking de l’IUFM (zonage UF, sans intérêt pour les promoteurs) passe en UB (zone d’habitat à 3 niveaux, pour le moment). L’écureuil envisagerait-il de céder son nid ? Au plus offrant bien entendu. Et pas à Caen-Habitat, sans doute... Merci qui ?
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20:46 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : xavier le coutour, philippe duron, modification n° 4 du plan d’occupation des sols de caen, enquête publique, ancienne caserne de gendarmerie le flem, grâce de dieu, chemin vert, centre commercial molière, îlot du collège jacquard, secteur clémenceau, clos joli, caen-habitat, cité-jardin, cité des rosiers, calvaire st pierre, îlot horatio smith - jules verne, guérinière, terrain des gens du voyage boulevard poincaré, ancien collège guillaume de normandie, montalivet et rives de l’orne, bansay, apsys, rue alphonse et léonard gille, rue de lion sur mer, rue de la délivrande, parking du château d’eau, caisse d'épargne
dimanche, 26 juin 2011
Le Clos Joli ne veut pas mourir dans l’indifférence…
Pour son petit Noël 2009, le Clos Joli, à l’agonie depuis dix ans sur décision de nos élus (d’alors), et de l’office municipal Caen Habitat, avait eu droit pour la première fois au ballet des bulldozers et autres pelleteuses. J’ai conservé quelques photos réalisées sur le site début janvier 2010 par mon ami Abdel. Une partie des maisons de ville accolées le long de l’avenue Clémenceau avait déjà disparu (mes remerciements anticipés à qui m’en fournirait des images, du temps où elles étaient encore habitées, derrière leurs jardinets fleuris). Vous trouverez ces photos, et d’autres du mois dernier, sur un album consultable dans la partie gauche de cette page.
Monsieur 7%, ou la continuité…
Une mise au point s’impose. Monsieur Sept-Pour-Cent, alias Xavier LE COUTOUR, adjoint au maire paraît-il chargé de l’urbanisme, n’est pour rien dans cette agonie qui n’en finit pas, et pourrait bien se prolonger encore pendant une bonne décennie au moins.
Arrivé cinquième au premier tour des cantonales de mars 2011 sur Caen I (Venoix, Bretteville sur Odon), avec 327 voix (soit 6,94 % des votants, derrière les candidats UMP, PS, Verts et même derrière le Modem), ce professeur de santé publique radical (qui a fait toute sa carrière au CHU, un des établissements les plus amiantés de France) n’a fait qu’hériter de ce dossier du Clos Joli, comme de ceux des Rives de l’Orne, de la Presqu’île, du Bon Sauveur, du PLU (et j’en passe).
Son seul mérite est de servir avec enthousiasme des projets qu’il critiquait naguère. Au point de prendre des poses à la Haussmann, comme son patron Philippe DURON. Et de servir de porte-truelle à tous les gâcheurs de béton lors de leurs cérémonies de pose de première pierre…
N’est-ce pas lui qui fait la pub du tout récent PADD (plan d’aménagement et de développement durable, premier étage du PLU, pour plan local d’urbanisme), dont la ressemblance avec le Livre Blanc de l’équipe GIRAULT (document préparant l’élaboration du POS révisé de décembre 2000) est proprement confondante ?
N’est-ce pas lui encore qui lance 3 équipes d’urbanistes et d’architectes à l’assaut de la Presqu’île et de ses abords, quand 3 autres équipes d’urbanistes et d’architectes ont, il y a plus de dix ans, planché moyennant rémunération sur les mêmes projets ?
Ma mère disait que faire et défaire c’est toujours du travail. Mais c’est aussi de l’argent, de l’argent public. Et de l’argent gaspillé, dans un cas ou dans l’autre. Le tout sans résultat, si ce n’est pour ceux qui ont profité des opportunités offertes par les étapes intermédiaires d’une soi-disant « réflexion » urbanistique (les Rives de l’Orne de MM. BANSAY, RUFA et consorts par exemple). Car en attendant le PLU que Xavier LE COUTOUR réclamait hier à cor et à cris à l’équipe LE BRETHON, on a en son nom tellement bricolé le POS en vigueur, à coup de modifications et révisions dites simplifiées, qu’on peut se demander s’il est bien utile maintenant de tenter de recoller les morceaux…
Un quartier riche des traces de son passé
Mais revenons au Clos Joli, et à ce qu’en disait il y a peu la presse locale (Tendance Ouest) :
« Ces maisons de taille moyenne (100 m²) avec jardins, dont la destruction s'est achevée il y a quelques mois, dataient de l'entre-deux guerres. Elles n'étaient pourtant ni vétustes ni insalubres. Conformément aux désirs de la nouvelle municipalité, des immeubles HLM sans jardin vont les remplacer… ».
http://www.tendanceouest.com/article.php?id=4377
http://www.dailymotion.com/video/xb9eo5_maisons-detruites-au-clos-joli_news
Il n’est pas interdit non plus de consulter le site de Caen-Habitat, vantant le charme d’un quartier qui va certainement perdre son « âme » en perdant ses jardins, vendus pour partie à des promoteurs privés, au prétexte de « mixité sociale » (encore une belle excuse que nos élus dits de « gauche » n’ont pas inventée). Car le Clos Joli ne bénéficie pas, bien sûr, de l’environnement bourgeois de la Cité des Rosiers…
« Ce quartier est riche des traces de son passé, car il présente une véritable mosaïque de types architecturaux et de paysages. La SMN, les habitations HBM d'après guerre et demeures d'armuriers, les chantiers navals, et les exploitations agricoles qui ont laissé leurs marques lui donnent toute son âme. Le patrimoine de Caen Habitat, à la fois collectif et individuel présent dans le quartier, est idéalement situé : à proximité du centre ville et du port, et desservi par le réseau bus-tram ».
Il aurait été dommage évidemment d'abandonner aux plus modestes un territoire aussi bien situé, et si mal rentabilisé…
http://www.caenhabitat.fr/web/cartographie/quartier.php?idQuartier=11
Il y a heureusement des gens qui ont pris soin de préserver par l’image la mémoire de ces lieux :
http://www.flickr.com/photos/citesouvrieres/page60/
… et d’autres qui, à leurs frais exclusifs (imaginez le nombre de bombes de peinture nécessaires), ont tenu à rendre hommage aux familles ouvrières qui ont vécu là…
http://www.ouest-france.fr/2011/05/04/caen/Arts-de-la-rue-sur-les-maisons-du-Clos-Joli--60408415.html
Salut l’artiste !
Celui qui a peint cette maison, vous pouvez le rencontrer au Clos Joli. Il y a toujours des proches qui y vivent. Pour combien de temps encore ?
Sur sa page Facebook (http://facebook.com/sane2), il a mis un album de 25 photos, avec pour titre « Mémoire ouvrière », et sous les photos un texte que je me permets de reproduire ici (avec quelques petites coupes) :
« C'est l'histoire d'un quartier ouvrier qui meurt dans l'indifférence généralisée. Bâtiments qu'on aurait dû classer... (…) Une histoire s'en va, laissant place à une autre... Qui en sont les bénéficiaires? Sûrement pas nous... Nous, nous avons fait notre temps, épuisé nos gouttes de sueurs et nos larmes, nourri les psychologues, les laboratoires dealers d'antidépresseurs et autres PMU. (…) Suicide, alcoolisme, corps meurtris par tant de labeurs, les miens pourront vous en raconter des tonnes et des tomes ! Mais où sont nos "bienfaiteurs/employeurs" ? Partis vers de nouveaux eldorados. (…) Nous n'avons été que main d'oeuvre corvéable mais trop exigeante... Des syndicats ? Une couverture sociale ? Des droits ? Et puis quoi encore ? Ils ont trouvé plus dociles ailleurs...
J'ai vécu, même si je n'avais qu'une quinzaine d'années, le désengagement de ces élites du patronat, ces "voyous" comme beaucoup les appellent par chez moi, et assisté impuissant, au démantèlement de la SMN (Société Métallurgique de Normandie) ou à la fermeture de Moulinex... Sous le regard impuissant (ou complice..?) de nos élus locaux...
Plus de 10000 postes ouvriers supprimés en moins de 5 ans ! Mais ne vous inquiétez pas, à 10 ans de la retraite, on vous promet un "reclassement".
Et nous, filles et fils d'ouvriers? Quel avenir commun nos chefs d'état et grands patrons nous préparent-ils? Ma région est en état d'alerte cette semaine, les hélicoptères de guerre survolent le quartier ! Les voilà aujourd'hui au G8 de Deauville pour en décider, don't worry !
Sentiment amer du "devoir faire seul", chacun pour sa gueule, économie devenue schizophrénique, spéculation sur les matières premières, surendettement...
Bref je m'égare...
Plus que quelques semaines et place nette sera faite, mon quartier ne sera plus jamais le même. Restera tout de même cette trace!
J'aurai accompli mon devoir d'artiste, représenter les miens! »
Sans commentaire, il n’y a rien à ajouter. Ou alors que ceux qui se disent ici de la boutique « socialiste » n’en ont pas même un échantillon à nous proposer. Le petit commerce n’est plus ce qu’il était…
Compléments :
Sur le Clos Joli, ou la Haie Vigné par exemple, on trouvera dans les archives de ce blog d’autres informations, en suivant les liens suivants :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2009/10/21/la-mascarade-des-conseils-de-quartier.html
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2009/07/15/fa480bf5910b0565acf10547883ce708.html
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2008/10/26/la-cite-jardin-de-la-haie-vigne-apres-huit-ans-d-abandon-et.html
ou encore en faisant son choix dans :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archives/category/urbanisme_et_logement.html
Les amateurs de street art iront tout droit à : http://www.aero.fr
00:04 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le clos joli, caen habitat, xavier le coutour, philippe duron, rives de l’orne, presqu’île portuaire, bon sauveur, plu, apsys, bansay, rufa, jean-marie girault, brigitte le brethon, cité des rosiers